Vous vous imaginez?! Je pars vivre en Afrique (au Ghana plus précisément) pendant 6 ans et à mon retour en Belgique, à 40 ans, je bourgeonne… Moi, pour qui ma peau a toujours été une fierté: belle, lisse, sans tâche, ni fioriture. En un coup, c’est LE CHOC, LA CRISE, LA PANIQUE GENERALE !J’avais envie de crier à l’émeute ! J’ai même été jusqu’à penser qu’on m’avait jeté un sort, que l’on m’avait maraboutée.
Au début, c’est le déni total. Du style: “Moi, Maya, la reine des grandes marques, la snobe de la belle peau, me voilà reléguée au rang des adolescents boutonneux”. Je me dis ce n’est rien, que ça va passer et puis je suis presque ménopausée donc je ne peux pas avoir des boutons lol!
Malheureusement, ça ne passe pas et ils ont décidé de faire leur rassemblement sur mon visage et ma poitrine donc adieu les décolletés plongeants et bonjour la double dose de maquillage mais ils étaient toujours là, bien visibles, à me narguer. La haine… En plus, ce sont des boutons baladeurs !!! Ils ne voulaient pas rester sur place.
Après plusieurs réveils, constatant qu’ils étaient toujours là au poste tels de bons soldats, les questions de mes copines sont arrivées: « Wa yaw loula dale » (traduction: “Mais toi qu’est ce qu’il t’arrive ?”. Là, je me suis dit: Ok il est temps de prendre les choses en mains!
Me voilà en route vers Paris XL me disant qu’avec leur large sélection de crèmes et autres, elles vont sûrement trouver la solution à mes boutons… Eh bien devinez quoi ?! Que nenni, rien du tout, je vais chez le pharmacien qui prit peur et me dit d’aller voir un dermatologue. Me voilà maintenant en route chez le dermato et j’en ressors avec une prescription de crèmes avec cortisone et autres conneries. Je me suis dit: “Bon, Maya, intéresse toi quand même et à la composition”. Résultat: Pas très convaincue.
Je consulte docteur Google qui me montre plusieurs articles, des témoignages et là: LE SOULAGEMENT. Je ne suis pas la seule dans ce cas, on ne m’a donc pas maraboutée, bon c’est déjà ça…
Avec l’aide de Google et de plusieurs livres sur la slow cosmétique, je m’instruis sur tout d’abord la composition de mes produits cosmétiques et là c’est le choc. En fait, je me tartinais depuis des années de pétrole et de perturbateurs endocriniens (j’aurais pu aussi bien aller me servir à la station essence : “Bonjour, 50ml de pétrole pour la peau SVP…”)
Alors là, vite, il me faut des alternatives donc je continue mes recherches pour trouver des solutions avec des produits 100% naturels et d’origine africaine de préférence.
Je me souviens, quand j’étais petite, ma grand mère avait une peau magnifique! Et moi aussi d’ailleurs car elle me tartinait de beurre de karité. Je détestais ça car dans ma tête de gamine le beurre de Karité c’est pour les pauvres, ça sent fort et en plus c’est pas “cool” car mes copines, elles, elles mettaient de la Vaseline ou du Pure Petrolum (comme son nom le dit bien: du pure pétrole).
Je me suis donc repenchée sur le beurre de karité, j’ai fait beaucoup de recherches et je suis repartie au Ghana dans les villages à la rencontre de femmes qui font du beurre de karité dans les coopératives (Elles ont toutes une peau de déesse!).
Avec l’aide de ces femmes courageuses et leurs conseils, j’ai commencé à fabriquer mes propres produits cosmétiques à base de beurre de karité, d’huiles essentielles, hydrolats, huiles végétales exotiques….
De fil en aiguille, les boutons désertaient et je prenais de l’assurance. Depuis ma cuisine, je confectionnais mes onguents et mes crèmes avaient remplacé la nourriture dans mon frigo.
Voilà comment l’aventure Saabou est née…